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Finance

Dans un contexte marqué par un engouement croissant pour la finance durable, un évènement parallèle organisé dans le cadre de l'Assemblée générale de FSC a été dédié à ce sujet essentiel, en abordant les motivations et le potentiel pour accélérer la gestion durable des forêts et mettre en place des chaînes de valeur responsables et traçables. 

Aurélien Sautière, Directeur général de FSC France, a lancé la discussion en soulignant que la certification FSC ne devait pas être considérée comme un coût, mais comme un investissement. Trois modèles de finance durable ont été présentés, montrant les efforts de FSC et de ses partenaires pour développer la gestion durable des forêts en catalysant les investissements privés. 

Mirova, une société française d'investissement à impact social, a lancé son programme « Utilisation durable des terres » qui vise à lever 350 millions d'euros d'investissements dans l'agriculture et la sylviculture durables, exigeant la certification FSC pour toutes les entreprises forestières en Amérique latine, en Afrique et en Asie. 

International Woodland Company (IWC), basée au Danemark, a annoncé un engagement de 500 millions d'euros – le BNP Future Forest Fund – pour investir dans des actifs forestiers certifiés durables aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Europe. 

CNP Assurances, le plus grand propriétaire forestier privé français, s'est engagé à ce que 100 % de ses forêts soient certifiées FSC d'ici 2030, intégrant ainsi la certification dans sa stratégie d'investissement à long terme et sa planification en matière de résilience climatique. 

Pourquoi les investisseurs choisissent-ils FSC 

Une table ronde a réuni Alain Karsenty (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement - CIRAD), Gautier Quéru (Mirova), Rosana Techima (CNP Assurances), Wesly Snell (International Woodland Company), et Michele Gonzalez-Mendia (FSC Investments & Partnerships) – représentant le secteur des assurances, un investisseur à impact social, un investisseur institutionnel et FSC.  

Comme le rappelle Wesly Snell, FSC apporte une valeur ajoutée au travail d'IWC en aidant à préparer les divulgations et en réduisant les risques pour les clients. « Nous croyons en l’engagement de FSC et essayons de le transmettre à nos investisseurs. » Il a souligné que l’Impact Vérifié était un outil utile pour accéder aux marchés et diversifier les revenus.   

Rosana Techima de CNP Assurances a évoqué le travail mené avec les communautés au Brésil et souligné comment la certification augmente la valeur des actifs : « Les forêts sont des actifs stratégiques, et la certification FSC nous permet de valoriser cet actif, en garantissant sa durabilité. » 

Gautier Quéru de Mirova a souligné l'importance de FSC en matière d'intégrité, de transparence et d'alignement des politiques. Au sujet du risque, il a ajouté : « Tous les risques environnementaux finissent par devenir des risques financiers à un moment donné. » 

Travailler ensemble pour avoir un impact 

Les intervenants ont également réfléchi au rôle évolutif de FSC en tant que passerelle entre les institutions financières et l'impact sur le terrain. Wesly a déclaré que FSC devait identifier un système beaucoup plus large de réglementations, de cadres et de normes visant les mêmes objectifs de développement durable, en mettant l'accent sur l'interopérabilité et l'orientation vers les résultats.  

Alain Karsenty du CIRAD a déclaré que si les instruments financiers innovants, tels que les obligations vertes et les crédits nature, peuvent mobiliser des capitaux, ils ne peuvent remplacer des cadres politiques publics solides au niveau national.  

« FSC dispose du pouvoir de rassemblement nécessaire pour faciliter la communication entre des acteurs qui ne dialoguent pas souvent entre eux – les producteurs et les opérateurs, les acheteurs et les investisseurs – il s'agit de mettre en relation ces trois acteurs, et FSC se trouve exactement au milieu », a ajouté Gautier.  

Michele Gonzalez-Mendia a présenté le fonctionnement de FSC Investments & Partnerships au niveau des systèmes : cette unité collabore avec des organisations, telles que l'UE, la banque Asian Development Bank et la Banque mondiale, afin d'aider les investisseurs à intégrer la certification FSC et les outils de l’Impact Vérifié dans leurs portefeuilles. 

« Nous faisons tous partie d'un système profondément interconnecté, dans lequel les écosystèmes naturels, les systèmes financiers et le développement durable doivent coexister et se soutenir mutuellement », a ajouté Michele.  

Défis et opportunités à venir 

Les questions du public ont porté sur la manière dont les investisseurs gèrent les perturbations naturelles, telles que les incendies et les inondations, la possibilité pour FSC de s'aligner sur d'autres normes de durabilité et la manière de garantir que les financements internationaux profitent aux communautés forestières locales. Les intervenants ont expliqué que ces risques sont de plus en plus pris en compte dans les processus de diligence raisonnée et d'assurance, et que la diversification contribue à protéger la valeur des actifs. 

Dans son discours de clôture, Subhra Bhattacharjee, Directrice générale de FSC, a souligné que les forêts étaient des actifs d’investissement essentiels à la résilience climatique. Elle a fait remarquer que le Registre des Impacts Vérifiés et des services écosystémiques de FSC pouvait mettre en relation les investisseurs et les projets crédibles. Elle a appelé à récompenser les pratiques de gestion forestière responsables, qui se matérialiseraient par des avantages pour les populations et les forêts.