Au moment où le FSC engage une consultation publique sur la révision des Principes et critères, la séance plénière a permis d’explorer les questions suivantes : comment concilier stabilité et transformation ? À quoi devraient ressembler des normes axées sur les résultats dans la pratique ? Comment intégrer l’action climatique, la clarté et la facilité d’utilisation dans le prochain chapitre de FSC ?
Mme la directrice générale de FSC, Subhra Bhattacharjee, a ouvert la session en soulignant les 30 années de réalisations, la crédibilité bâtie par FSC et la nécessité d’évoluer pour garantir l’avenir. « Il ne peut s’agir d’un processus habituel. Nous devons approfondir notre réflexion, trouver de nouvelles façons de travailler et faire face aux difficultés qu’exige la mise en place de racines profondes », a déclaré Subhra.

L’évolution des Principes et critères
Les Principes et critères FSC ont évolué depuis leur élaboration initiale en 1994. Stefan Salvador, directeur des politiques au sein de FSC, a partagé ses réflexions sur cette évolution et le rôle des Principes et critères dans la construction de la confiance et la définition de la gestion responsable des forêts. Il a souligné les nouveaux concepts, tels que les hautes valeurs de conservation, l’égalité des genres, ainsi que les droits des Peuples autochtones. Cependant, certains principes fondamentaux sont restés inchangés : ils reposent sur un équilibre entre les perspectives environnementales, sociales et économiques, et demeurent pertinents à l’échelle mondiale tout en s’adaptant aux contextes locaux.
Promenade dans la forêt
Joanna Nowakowska, directrice des Politiques et performance, a emmené l’audience dans une promenade en forêt car, comme elle l’a dit : « Une forêt mature et saine, résiliente, est une excellente métaphore d’une communauté. » Parallèlement à l’évolution rapide du monde en raison des crises climatiques et de biodiversité, FSC doit trouver de nouvelles approches pour que la gestion forestière suive le rythme de ces changements. Cependant, grâce à la collaboration au sein de la communauté FSC, nous pouvons transformer ces défis en opportunités, et nos Principes et critères, en tant que valeurs structurelles, sont le moyen d’y parvenir.
L’avenir des normes FSC
Un panel a discuté du profil du succès de la certification forestière en 2035.
Kevin Jones, représentant de la chambre économique - Nord au sein du Comité des politiques et des normes, a souligné à quel point l’évaluation forestière a évolué en 30 ans pour devenir plus approfondie et plus complexe, tant en ce qui concerne les exigences d’accréditation des organismes de certification que celles applicables aux gestionnaires forestiers. En ce qui concerne le langage, il a suggéré d’utiliser moins de mots et des formulations plus simples pour relier ce type de discussions à la réalité de la forêt.
Glenda Lee, ingénieure en ressources naturelles renouvelables et conseillère auprès de plusieurs entreprises au Guatemala, a fait part des défis concrets auxquels sont confrontés les producteurs dans l’application des normes de certification sur le terrain et de la nécessité de mieux les calibrer.
« La prochaine génération de Principes et critères FSC devrait conserver les mêmes bases solides, mais être plus simples à appliquer, afin de constituer un outil qui aide tout le monde, des auditeurs aux gestionnaires forestiers, à créer un impact réel », a déclaré Glenda.
Rod Taylor, directeur mondial des Forêts et de la conservation de la nature au World Resources Institute, a ensuite évoqué le rôle transformateur de la science et des données dans la gouvernance forestière mondiale. Il a notamment souligné l’essor récent des capacités de surveillance terrestre, ce qui représente une excellente opportunité pour FSC. « Je pense que si nous disposons de données précises, fiables et transparentes, nous créerons une dynamique d’excellence », a-t-il déclaré.
Prudence Galega, membre du Comité des membres FSC d’Afrique et négociatrice en matière de biodiversité, originaire du Cameroun, a souligné la reconnaissance internationale croissante du rôle central des forêts dans la lutte contre le changement climatique, la perte de biodiversité et le développement durable. Elle a invité FSC et ses membres à aligner les Principes et critères sur cette tendance tout en préservant les droits des communautés et en renforçant les capacités des gestionnaires forestiers à s’adapter aux impacts climatiques.
Est-ce que la certification peut résister au changement climatique ?
L’audience a partagé ses idées et ses réflexions sur cette question, notamment sur l’importance de collaborer avec les gouvernements, en particulier lorsque les forêts appartiennent à l’État. Les participants ont souligné la nécessité de combler le manque de données reliant les résultats forestiers et la réalité climatique. Des indicateurs plus clairs sont nécessaires pour mesurer l’impact des forêts certifiées FSC sur le climat et la biodiversité.
Revenir à la réalité
Pour aborder la mise en œuvre, Elston Dzus, chargé de liaison avec le Conseil d’administration, a conclu la discussion en expliquant comment les membres et les parties prenantes peuvent participer à la révision des Principes et critères en cours, tant lors de l’Assemblée générale qu’au-delà, y compris lors de la consultation publique. Il a souligné l’importance des membres FSC dans la construction de l’avenir de la gestion forestière : « C’est notre processus. Nous, les membres, le personnel et le réseau, nous sommes l’ADN qui nous fera avancer ».
Pour plus d’informations sur la manière de participer au processus de révision des principes et critères, consultez le site FSC (page en anglais) : https://fsc.org/en/newscentre/general-news/shape-the-future-of-responsible-forest-management

