Stuart Valintine, président du Conseil d’administration de FSC International, a ouvert la discussion en soulignant que la mission de l’organisation, qui consiste à promouvoir une gestion forestière responsable, demeure plus que jamais d’actualité, mais que la stratégie à venir doit renforcer les aspects insuffisamment pris en compte de son objectif. Il a insisté sur la nécessité de maintenir une norme mondiale cohérente tout en l’adaptant à la diversité des contextes locaux grâce à une plus grande contextualisation et régionalisation.
Amanda Carvalho de Andrade, vice-présidente du Conseil d’administration de FSC International et présidente du Comité de planification stratégique, a ensuite exprimé la nécessité de rationaliser la mise en œuvre de la Stratégie mondiale en fixant des priorités plus claires et en mettant l’accent sur nos principaux atouts.
« Nous savons comment gérer les forêts de manière responsable ; c’est notre force. Et nous disposons de l’une des plateformes de dialogue les plus remarquables qui soient, multiculturelle, visant à être toujours plus inclusive et permettant de réunir cette diversité de personnes dans une même salle pour converser », a déclaré Amanda.
Elle a invité les membres à apporter leur contribution dès le début de l’élaboration de la stratégie, afin de s’assurer que la prochaine stratégie ait un impact plus important.
Subhra Bhattacharjee, la directrice générale de FSC International, a donné un aperçu global du processus en cours dans le cadre de l’élaboration de la prochaine stratégie mondiale. Elle a souligné la nécessité de mettre l’emphase sur les domaines dans lesquels FSC peut jouer un rôle de premier plan, ainsi que de nouer des partenariats dans les domaines où il existe des synergies.
Collaboration mondiale en faveur des forêts et de la vie
Astrid Schomaker, secrétaire exécutive du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, a souligné l’importance des forêts pour la biodiversité : « Lorsque nous agissons en faveur des forêts, notre action a une portée encore plus grande : pour la protection, la sécurité alimentaire, la santé, la disponibilité et la qualité de l’eau, la protection du climat, et bien d’autres choses encore. »
Elle a invité FSC et ses partenaires à contribuer à l’accélération de la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité en élargissant la portée de la certification, en particulier dans les pays du Sud, tout en veillant à ce qu’elle reste efficace, accessible, équitable et inclusive pour les Peuples autochtones et les communautés locales.
Pour rompre la dynamique, le public a répondu à la question en soumettant des mots en ligne : qu’est-ce qui vous vient à l’esprit lorsque vous pensez à la véritable valeur des forêts ? Les réponses ont porté sur la biodiversité, la vie, la santé, la nature, les services écosystémiques, la paix, la protection et le foyer.
Considérations relatives à la prochaine stratégie
Trois orateurs inspirants, issus des points de vue économique, environnemental et social, ont exploré la manière dont FSC peut affiner et cibler davantage ses solutions, afin de répondre plus efficacement aux défis urgents et complexes du monde d’aujourd’hui.
Christina Niemelä Ström, responsable mondiale de la durabilité pour IKEA Supply, au sein du groupe Inter IKEA, a évoqué l’importance des forêts, en soulignant qu’elles constituent des écosystèmes vivants essentiels à la résilience de la planète et des entreprises. Elle a mis en exergue l’engagement d’IKEA en faveur de la certification FSC et son évolution au fil du temps, de sorte qu’aujourd’hui, presque tous les produits IKEA en bois sont certifiés FSC ou issus de la récupération.
« FSC ose faire ce que d’autres n’osent pas faire : trouver un équilibre entre des situations complexes tout en proposant des solutions et un terrain d’entente. C’est cet état d’esprit dont nous avons besoin pour continuer à évoluer », a déclaré Christina.
Joeri Zwerts, professeur adjoint à l’université d’Utrecht, a présenté des recherches montrant que les forêts tropicales certifiées FSC abritent une faune sauvage plus abondante, en particulier des espèces de grande taille et celles en voie de disparition, que les forêts non certifiées, révélant ainsi que les pratiques FSC réduisent efficacement la pression exercée par la chasse et protègent la biodiversité.
Il a orienté la discussion vers les choix quotidiens, soulignant comment les produits achetés par les consommateurs peuvent contribuer à soutenir la faune sauvage. « Nous avons environ 220 millions d’hectares de forêt tropicale en Afrique », a déclaré Joeri. « Si vous éliminez tous ces éléphants et que, en quelques générations, vous en perdez ne serait-ce que 7 %, cela représente 2,9 gigatonnes de carbone. Combien cela représente-t-il ? C’est à peu près l’équivalent des émissions annuelles du pays le plus peuplé du monde, l’Inde. »
D’un point de vue social, Hindou Oumarou Ibrahim, leader autochtone Mbororo et présidente de la Fondation autochtone FSC, a expliqué comment, pour les Peuples autochtones, les forêts sont au cœur de leur identité, de leur culture et de leur survie. Elles leur fournissent de la nourriture, des médicaments, un abri et des connaissances écologiques approfondies qui surpassent la richesse monétaire. Elle a déclaré qu’une gestion responsable des forêts implique de reconnaître et de soutenir les Peuples autochtones en tant que gardiens des terres. Les impliquer dans les décisions, garantir leurs droits fonciers et intégrer les savoirs traditionnels sont essentiels pour la résilience des forêts.
Hindou a conclu par une réflexion forte sur le lien entre la forêt et le rôle de FSC : « Nous ne sommes pas les propriétaires des forêts, nous sommes leurs enfants, et les enfants prennent soin de ce qui leur donne la vie. C’est pourquoi nous avons besoin de FSC, comme l’a si bien dit hier le ministre panaméen de l’Environnement. Le Forest Stewardship Council est absolument irremplaçable. Le monde ne peut tout simplement pas s’en passer. »
Comment participer au processus stratégique
Pour conclure, Anakarina Pérez Oropeza, responsable de stratégie chez FSC International, a expliqué comment les membres et les parties prenantes peuvent s’impliquer et influencer le prochain processus d’élaboration de la Stratégie mondiale, à travers les différents espaces de l’Assemblée générale et au cours des mois à venir.